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Voyage au pays des Pharaons noirs

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CARNET DE VOYAGE (5/5)


TREIZIEME JOUR (17/02/2006)

Promenade dans la nécropole NordLe réveil sonne à 04h30 du matin : nous émergeons un peu hagards de nos sacs de couchage. Pendant que l’équipe prépare le petit déjeuner, nous nous préparons nos bagages. Nous quittons Musawwarat avant le lever du soleil. A l’arrivée dans la nécropole, nous voyons pour la première fois quelques marchands de souvenirs. Nous entrons enfin dans la nécropole royale. Le paysage est saisissant : les pyramides se détachent au milieu des dunes de sable orange et des rochers de gneiss noir…Depuis l’émission Ushuaia, je rêvais de voir les pyramides de Méroé et le spectacle dépasse tout ce que j'avais imaginé. Pour faciliter la visite des chapelles funéraires, nous sommes répartis en trois groupes. Je suis dans le dernier groupe : celui des photographes invétérés.
 
Intérieur d'une chapelle de la nécropole SudComme au Djebel Barkal, les pyramides des deux nécropoles sont de formes un peu différentes : celles de la nécropole Nord sont plus pentues que celles de la nécropole Sud. Beaucoup de pyramides sont décapitées lors du pillage du site par l’italien Ferlini en 1834. F.W. Hinkel, un archéologue est-allemand a entrepris de reconstruire les pyramides depuis les années 1950. Les chapelles sont richement décorées. D’un côté, le roi ou la candace assis sur leur trône reçoit des offrandes pour leur voyage dans l’au-delà. De l’autre côté, on voit certaines scènes inspirées du Livre des morts égyptien. Dans la chapelle dite de la reine Shanakdakhété reconnaissable avec ses deux pylônes, on voit des troupeaux de bœufs. Dans une autre pyramide, on reconnait des prisonniers romains.
Temple d'Amon (Méroé)Après la visite de la nécropole, nous prenons la route pour aller à la cité royale de Méroé. Après un déjeuner à l’entrée du site, nous commençons la visite par le temple d’Amon. Le site n’a été que partiellement fouillé (environ 30 %). Du temple, il ne subsiste que les bases des murs et des colonnes. Un superbe bélier méroïtique indique l’emplacement du dromos. Sur les restes du reposoir, nous pouvons apercevoir les deux dieux du Nil liant symboliquement la Haute-Egypte et la Basse-Egypte. A quelques pas, nous remarquons quelques socles de pierre noire qui pourraient être les restes du naos.
Les Bains de MéroéDerrière le temple, nous traversons probablement les ruines d’un mur d’enceinte. Nous arrivons aux bains de Méroé : ils sont protégés par un bâtiment moderne. A l’intérieur, se trouve un grand bassin entouré de statuettes en céramique polychrome. Ce sont principalement des lions, mais on trouve également quelques statuettes anthropomorphiques. A l’arrière du bassin, se trouve la salle des trônes. Nous prenons le chemin de la sortie et nous passons devant un étrange bâtiment sans porte, ni fenêtre pour entrer à l’intérieur. Intrigué, j’interroge Claude Rilly qui me répond que l’usage de ce bâtiment n’est pas connu. Après la visite, nous rejoignons le lieu du campement ; celui-ci se situe à deux pas de la nécropole. La tente montée, je gravis la dune pour admirer les pyramides. A mon retour, je suis surpris de trouver ma tente pleine de sable orange. Fin comme de la farine, il passe au travers de la toile grâce au vent. C’est notre dernière nuit au Soudan. Ce soir, nous nous concertons au sujet du pourboire à donner à l’équipe. Ensuite, Claude nous parle du mahdisme en prévision de la visite du lendemain.


QUATORZIEME JOUR (18/02/2006)

Vue sur la nécropole royale à MéroéCe matin, nous sommes réveillés bruyamment par des braiements. Des marchands de souvenirs se sont installés à quelques pas du campement avec leurs ânes. Ils vendent surtout des pyramides qu’ils ont sculptées dans le grès jaune et rose de la région. Je cherche sans succès des pyramides en gneiss noir : notre guide m’explique que c’est une pierre trop dure pour être sculptée… Pendant que les autres personnes du groupe finissent de plier leur tente, je gravis une dernière fois la dune pour admirer la superbe vue sur les pyramides de Méroé. Je comprends la « joie extrême » de Frédéric Cailliaud en voyant ce spectacle unique…
Nécropole des nomarquesAvant de retourner à Khartoum, nous nous arrêtons pour visiter la nécropole des nomarques : c’étaient les gouverneurs de la région à l’époque méroïtique. Si les pyramides sont moins bien conservées que celles de la nécropole royale, il subsiste encore quelques traces des chapelles. Nous reprenons la « route de Ben Laden » qui mène à Khartoum. Après quelques heures de route, nous arrivons aux faubourgs de la capitale. Nous faisons un arrêt à Omdurman devant le tombeau du Mahdi. Nous ne pouvons visiter ce lieu saint qui est très important pour les Soudanais.
Tombeau du MahdiNous restons devant le tombeau pendant que Claude Rilly nous fait un court exposé. Le bâtiment est d’architecture plutôt moderne, car le bâtiment initial a été dynamité par les Anglais. Après la prise de Khartoum en 1898, le gouverneur anglais Lord Kitchener a fait déterrer et décapiter le corps du Mahdi. Il a fait proclamer à la population que le corps ressemblait à un squelette sur lequel auraient été collés des morceaux de bacon (où est le flegme britannique ?). Il a ensuite confié la tête à des soldats chargés de la remettre comme trophée à la reine Victoria. Celle-ci ayant indiqué qu’elle ne souhaitait pas recevoir ce présent, la tête du Mahdi a été enterrée quelque part entre Khartoum et le Caire…
Nil à KhartoumNous posons nos bagages à l’hôtel Hilton et nous prenons le chemin du restaurant dans lequel nous avions déjeuné le premier jour. Après le repas, certains d’entre nous partent pour le souk d’Omdurman : ils rentreront assez déçus… Pour ma part, je passe mon dernier après-midi soudanais sur les bords du Nil. Je prends le temps de m’imprégner une dernière fois de cette douceur de vivre.

Dans la soirée, nous nous retrouvons au restaurant de l’hôtel. Après le repas, je savoure un dernier café soudanais. Il est bientôt temps de prendre le chemin de l’aéroport…

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